Le 19 nov. 2013 à 10:56, Greg greg-frsag@duchatelet.net a écrit :
Bonjour,
je suis d'accord avec ton analyse Stéphane, mais je me pose une question : les plus grands logiciels open-source - qui font entre autre tourner des entreprises multi-milliardaires - sont créés quasi-uniquement en télétravail et avec des timezones différentes.
Comment font-ils ? (C'est une vrai question...)
Si un mec (ou une nana) veut participer au développement d'un logiciel libre, c'est qu'il est motivé à la base. Et dès qu'il en a marre, il va arrêter. Alors que son boulot, ben... on y va souvent par obligation, et on y fait des choses qu'on n'a pas forcément envie de faire. Du coup, il y a une charge de management liée à l'entreprise que tu ne retrouves pas (ou très peu) dans le logiciel libre. En fait, dans le logiciel libre, quand tu gères un projet, tu n'as qu'à gérer les aspects techniques, inclure les patchs ou non, le revue de code. Qui fait les apports, en vrai, tu t'en fout un peu. Dans une entreprises, tu as toute une dimension sociale : ce ne sont pas des apports techniques que tu gères, mais des gens clairement identifiés, et tu leur demande de fournir un travail. Si le travail fourni ne te plait pas, il faut recadrer l'employé, le corriger, et améliorer ce qui doit l'être. Dans un projet libre, si ce qu'on te fournit ne te plait pas, tu jettes, et c'est fini. Que le mec le prenne mal ou pas, on s'en fout un peu.
D'ailleurs, tu noteras que dans ma liste, je ne parle que des aspects management. Hors ce management là, dans un projet libre, tu ne le fais pas. Ou très peu. Dans un projet libre, tout ce dont tu as besoin, c'est de fixer une ligne, des objectifs, une direction à prendre (et encore... tu pourrais très bien faire émerger la direction par la communauté) et tu laisses les gens venir d'eux-mêmes. Sans compter que tu n'as plus de deadline, les comptes à rendre sont minimes, etc. donc beaucoup moins de pressions sur les gens, donc moins de frictions à gérer par le management.
Sinon, je constate qu'au bureau, les collègues compétents sont perturbés en permanence soit par le management soit par les collègues, mais du coup sont sans arrêt en context-switch et finalement produisent beaucoup moins tout en étant bien plus fatigué à la fin de la journée. Peut-être que parfois un mix X jours au bureau, Y jours à la maison, est la solution dans certains cas.
Il y a plein d'avantages au télétravail. Je n'en ai pas parlé parce que toutes les choses positives ont déjà été dites.
Ceci dit, les context-switchs tu les as en télétravail aussi. Combien d'entre nous laissent immédiatement tomber ce qu'ils font dès qu'ils reçoivent une notification de mail ?