Bonjour Stéphane,
Une partie de ces problèmes (machine à café, séparation des environnements...) peut se résoudre avec le Coworking (ici au mans : http://ruchenumerique.wordpress.com) et pour prendre un exemple non urban je sais qu'il y a des initiatives de ce type en Ardèche mais c'est évident qu'il en faudrait plus !
David
Stéphane Dupille stephane.dupille@cryptolog.com a écrit :
Hello,
Le télétravail c'est bien, mais il ne faut pas mettre la tête dans le sable, il y a des inconvénients :
- ça ne convient pas à tout le monde. Moi par exemple, j'ai besoin
d'avoir un environnement de travail clairement séparé de mon environnement perso, et la demi-heure pour aller bosser est un sas entre les deux environnements ;
- les discussions autour de la machine à café le matin apportent
mine de rien plein d'idées : c'est plus facile de troller en live que sur IRC ;
- comprendre ce qui motive les gens, s'ils vont bien, s'ils
s'épanouissent dans leur boulot, s'ils s'emmerdent, etc. ne peut pas se faire à distance, car la plupart des signes qui montrent que qq'un est démotivé ne sont pas verbaux (n'oublions pas que le management, c'est aussi (surtout !) cet aspect) ;
- il y a des métiers qui se prêtent plus au télétravail que
d'autres (OK, l'admin sys s'y prête) ;
- il faut que le télétravailleur soit suffisamment expérimenté pour
avoir l'autonomie suffisante pour bosser (un stagiaire (qui est là pour apprendre, pas pour bosser) ne peut définitivement pas télétravailler) ;
- il faut que le télétravailleur connaisse suffisament la boite et
ses procédures pour savoir qui contacter, comment, pourquoi, et donc que ses points d'interaction avec le reste de la boite soient parfaitement formalisés (après tout est plus facile dans une boite de 10 que dans une boite de 30.000 personnes), car à distance, tout est plus formel.
Maintenant, n'allez pas croire que je suis contre le télétravail, mais que ce n'est pas forcément la panacée, et qu'il faut vraiment en comprendre les limites et l'encadrer correctement. A minima je pense qu'il faut que toute l'équipe se retrouve au moins une fois par semaine, et pour ça, il faut des locaux (ça peut très bien être des locaux d'une pépinière d'entreprise dans le cas d'une startup). Et si les gens sont loin, mine de rien, ça fait un budget transport non négligeable. Pour des besoins ponctuels on peut s'en passer, mais à la longue, ce n'est AMHA pas jouable de ne pas se voir régulièrement.
Et du coup, il faut que le management de la boite soit formel, que les procédures soient formalisées, que le poste soit correctement encadré, pour que le télétravail se passe bien. Et le management, c'est souvent le parent pauvre dans la plupart des boites dans lesquelles j'ai bossé. Bref, c'est pas gagné... Des Michael Scott, mine de rien, j'en ai connu beaucoup...
Le 18 nov. 2013 à 18:42, Wallace wallace@morkitu.org a écrit :
Après clairement il faut faire du télétravail avec des personnes de confiance car beaucoup sont séduits mais soit déprimes de se retrouver seul, soit ne sont pas sérieux et font moins que la normal.
Je suis d'accord avec ça, sauf pour ceux qui en font moins que la normale. Le présentiel a un inconvénient : on a tendance à juger les gens à leur présence plus que sur la somme du travail accompli. Du coup, on a tendance à croire que ceux qui restent tard en font plus que celui qui part à 17h parce qu'il a déjà fini son boulot de la journée. Alors qu'en télétravail, si le suivi est fait correctement (et il doit l'être !), on n'a plus ce biais et on peut juger véritablement à la somme de boulot accompli. Du coup, ceux qui ne font rien en télétravail, ça se voit assez vite.
Pour ceux qui dépriment seuls, c'est une réalité. C'est pour ça que je pense qu'il faut se voir régulièrement. Sans parler du fait qu'il faut souder une équipe, et pour ça, rien de mieux que la bière le soir, ce qui ne peut définitivement pas se faire à distance.
J'avais un pote quand il télétravaillait, qui se forçait tous les matins à prendre une douche, se raser, descendait au bistro d'en bas prendre un café, et après remontait chez lui pour bosser, et s'il ne faisait pas tout ça, était incapable de se mettre au boulot. Il avait besoin d'un sas entre le perso et le boulot. Tout ça pour dire que le télétravail, ce n'est pas aussi simple que de décréter que le type reste chez lui.
Mes deux centimes.